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ŒUVRER SON CRI

Ce spectacle est écrit comme un « texte à trous ». L'idée est qu'il soit le plus adapté possible à chaque théâtre dans lequel nous allons le jouer. Le lieu où se déroule la pièce n'est jamais un lieu fictionnel, il s'agit bel et bien du théâtre qui nous accueille lui-même, avec son histoire, mais plus largement l'histoire de la ville/du quartier avec ce théâtre et la culture plus largement. En complicité avec les lieux, un travail de documentation est essentiel en amont de l'accueil du spectacle afin de pouvoir adapter le mieux possible celui-ci et en faire une création « unique » à chaque fois.

Dans «Œuvrer son cri », un groupe d'artistes occupe son lieu de travail, un théâtre. Celui-ci est fermé depuis maintenant quelques mois et on ne sait pas ce qu'il va devenir même si de nombreux bruits courent : Va-t-il être détruit ? Transformé en centre commercial ? En parking ? Ils occupent le terrain. Après avoir pris « possession » des lieux, entre l’invention de leur quotidien partagé et la mise en œuvre de leur projet d’occupation, iels décident de faire ce qu'iels savent le mieux faire, du théâtre.

 

Saisi·e·s par le réel envahissant du combat qu’iels sont en train de mener, iels s’engagent dans les répétitions d’une pièce de théâtre qui raconterait cette occupation: leur occupation. On ne sait donc plus si on assiste à la véritable occupation qui a eu lieu, aux répétitions du spectacle ou au spectacle lui-même. Ces trois temporalités s’entremêlent . confrontent et pour se venir questionner notre rapport au réel et à la fiction, et, ainsi, troubler sans cesse le temps et la vérité du récit. Cette pièce de théâtre dans le théâtre fait elle-même référence à d'anciennes occupations qui ont vraiment eu lieu et aux combats de chacune d'entre elles.

En Mai 68, le Théâtre de l'Odéon est occupé par des étudiant·e·s mais également par des artistes et technicien·ne·s qui souhaitent se réapproprier un lieu qu'iels qualifient de «lieu de la culture bourgeoise» et dans lequel iels ne se reconnaissent pas forcément. En 2013, l'ancien Théâtre de la Place de Liège est occupé par des étudiant·e·s comédien·ne·s, vite rejoint·e·s en nombre, et devient le TALP (Théâtre à La Place) pendant presque un an. Ce lieu devait être détruit et la mairie n'avait pas de nouveau projet. De 2014 à 2017, le Théâtre Valle de Rome est occupé par de nombreux·ses artistes qui luttent contre la privatisation de ce lieu emblématique de la ville. Bien que chacun de ces événements ait un historique bien singulier, lors de ces occupations, parfois le travail a continué différemment, parfois l’activité s’est arrêtée temporairement afin d'inventer autre chose. Ces lieux ont pris alors une autre fonction et ont transformé par exemple leurs murs en salle de réunion pour accueillir des assemblées générales ou encore en habitat pour loger celleux qui en ont besoin.

Dans notre fiction, 5 comédien·ne·s et leurs complices technicien·ne·s, créent leur laboratoire d'occupation ; Iels s'essaient à dire des paroles qui ne sont pas les leurs, iels cherchent comment traduire théâtralement tout cet héritage, tentent plusieurs manières d'occuper l'espace, d'éclairer la scène ou encore de se costumer. Iels naviguent à vue entre différents codes théâtraux afin de trouver l’endroit le plus juste pour s’emparer de ce sujet. Iels font du théâtre comme on s'exerce à la lutte, cherchant à incarner tous les réels possibles, et tous ceux qui n'ont pas encore été rêvés pour rendre d'autres mondes désirables.

Dans la presse : 

"Œuvrer son cri est une comédie lavée à grandes eaux par l’humour et l’auto-ironie, ce qui rend d’autant plus poignants les cris du cœur qui y jaillissent. (…) Ils sont malins et talentueux. Pas dans les clous et, pour cette raison, formidables. "

Joëlle Gayot, Le Monde


 

"Dans Œuvrer son cri, ils vont expérimenter un théâtre débarrassé de tous les codes, s’affranchir de tous les murs et entraîner le spectateur dans cette tentative d’imaginer, ensemble, d’autres possibles.(...) On entend cette part de rêve et d’utopie mais aussi toute la lucidité d’une génération qui pense que le monde est là, autour de nous, qu’il faut faire avec et « planter des rêves ici, dans la réalité, pour qu’ils puissent faire germer les rêves d’autres ".

Marie-José Sirach, L'Humanité


 

"En prenant pour sujet l’occupation d’un théâtre, Sacha Ribeiro et les membres de la bien nommée compagnie Courir à la catastrophe auscultent la façon dont commence et finit une lutte, et comment elle transforme celles et ceux qui en font l’expérience. Un spectacle aussi drôle que pertinent."

Nadja Pobel, Sceneweb


 

"À chaque fois, de tels événements ont donné naissance à des expériences démocratiques riches, et aidé à penser la place du théâtre dans le monde. Une place très grande, immensément utile. Œuvrer son cri nous en convainc avec force, en tous les cas. TTT"

Kilian Orain, Télérama


 

"Sous nos yeux s’écrit l’histoire de celles et ceux qui ne veulent rien céder sur le terrain de leur art et de la culture, un enjeu ô combien d’actualité. Tout sonne juste sans en faire trop, et ça fait du bien."
Mathilde Beaugé, La Tribune de Lyon

Écriture collective 
Mise en scène Sacha Ribeiro
Avec Logan De Carvalho, Alicia Devidal, Marie Menechi, Simon Terrenoire, Alice Vannier 
Scénographie Camille Davy (avec en alternance au plateau Lisalou Eyssautier et Lucie Auclair)

Costumes Léa Emonet (avec au plateau Lisa Paris)

Lumière Clément Soumy 

Son Robert Benz en alternance avec Nicolas Hadot
Vidéo Jules Bocquet

Durée 1h45

Tout public dès 12 ans

Production Courir à la catastrophe

Coproduction Théâtre des Célestins – Lyon, Théâtre de la Cité internationale – Paris

Avec le soutien des Ateliers Médicis et du dispositif Création en Cours, de la DRAC Auvergne – Rhône-Alpes, de la ville de Lyon, et de la SPEDIDAM. 

Le spectacle a reçu le soutien du CDN Normandie – Rouen dans le cadre d’une résidence artistique

Œuvrer son cri a été créé le 4 janvier 2022 au Théâtre des Célestins – Lyon.

Photos Marion Bornaz

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